Du 27 au 29 octobre 2017 Le Syndicat des Trufficulteurs Charentais a proposé aux adhérents de L’ATV et des départements de l’ancien «Poitou-Charentes», de se joindre à eux pour se rendre en Péninsule Ibérique. Ce voyage avait pour but de rencontrer des trufficulteurs et de voir comment ils procèdent sur leurs truffières.(Ah! la truffe espagnole….) Onze personnes ont répondues à cette offre.
Notre point de rendez-vous, commun avec les adhérents des Deux Sèvres, était situé sur le parking de Maisons Blanches à Ruffec à 6h15.Pas de retardataire…Direction SARRION (altitude 978m). La route fût longue, entrecoupée des arrêts obligatoires des chauffeurs, le temps du repas de 13h et de la visite d’une bogeda (cave). Heureusement le temps était parfaitement ensoleillé et le paysage très agréable. Nous avons pu constater qu’il y a du vent chez nos voisins au vu d’une quantité phénoménale d’éoliennes en mouvement.
Samedi 28, nous avons rencontrés Mr Juan Maria ESTRADA, ingénieur agronome de formation et qui est l’initiateur des plantations truffières en Espagne. Il a développé son propre laboratoire de mychorisation et propose donc ses plants aux agriculteurs qui veulent devenir trufficulteurs.Il a obtenu une certification pour ces plants(Inotruf).
Après la visite de la serre, nous sommes allés voir une truffière qui est en production. Beaucoup de chênes verts, quelques chênes blancs, quelques chênes Kermes et quelques cystes. Tous ces arbustes sont endémiques: ils poussent naturellement sur le bord des routes et partout sur la montagne. Cette truffière d’environ dix hectares bénéficie des technologies de pointe pour la mesure du vent, hygrométrie, mais aussi contre l’intrusion. Le propriétaire de cette truffière nous dira que le coût des investissements est compensé par les aides européennes et par la récolte…
Chacun a pu regarder le système d’arrosage, le cavage, le terroir et déjà des plantations à perte de vue sur les flancs des montagnes environnantes.
Déjà le début d’une constatation: les truffières sont partout, les montagnes où rien ne pousse, deviennent vertes de plantations !
L’après-midi va confirmer cette réalité: nous visitons une truffière en production chez un trufficulteur ayant 50hectares d’arbres truffiers. Le moindre recoin est planté au prix d’un travail colossal d’enlèvement de blocs de pierres+/- grosses et d’irrigation. Ce trufficulteur nous dira qu’il récolte environ 1 tonne de truffes par an, pour cela il est aidé d’ouvriers qui sont en permanence sur le terrain.
Cette région bénéficie d’un climat méditerranéen et d’une altitude d’environ 1000 à 1200 mètres. L’hiver, il peut y avoir 30 à 40 cm de neige. Ces rencontres ont été riches d’échanges, nos hôtes ont répondus à toutes les questions posées.
J’ai pu comprendre que la culture de la truffe a modifié les paysages autrefois stériles (avec une densité de 7 habitants au km²) en champs d’espoir et de travail pour les paysans espagnols de cette région de TERUEL/SARRION.